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En juin dernier, la SQRP a mené une consultation en ligne afin de prendre le pouls de ses membres sur les différents aspects de ce métier qu’est la rédaction professionnelle, ainsi que d’évaluer les impacts de la pandémie sur leur quotidien.

Environ le tiers des membres ont répondu à ce sondage, qui comprenait également plusieurs questions ouvertes sur leur situation, en plus de les inviter à formuler des suggestions. Leurs réponses détaillées se révéleront très précieuses pour aider l’association à orienter ses services aux membres et à s’adapter aux nouvelles réalités, en vue de toujours mieux répondre à leurs besoins en constante évolution. En voici les faits saillants.

Profils des personnes répondantes

  • 46 % sont travailleuses autonomes.
  • 20 % sont salariées.
  • Les 34 % restants sont aux études, à la retraite ou se reconnaissent dans plus d’une situation (par exemple, des membres retraités acceptent des mandats à la pige).
  • 20 % ont entre 30 et 39 ans, 30 % entre 40 et 49 ans, 28 % entre 50 et 59 ans et 22 % ont 60 ans ou plus. Aucune personne âgée de moins de 30 ans n’a répondu au sondage.
  • 71 % des pigistes ont suffisamment de mandats, tandis que 11,4 % affirment en avoir trop et 17,1 % souhaiteraient en obtenir davantage.
  • 35 % des personnes salariées ont plus de travail que ce qu’elles peuvent produire en une semaine et 65 % estiment que leur nombre d’heures est suffisant.
  • 58 % des membres, toutes catégories confondues, considèrent que la pénurie de main-d’œuvre joue en leur faveur.

Suggestions et témoignages

Les réponses aux questions ouvertes ont fourni des pistes quant à la formation continue et au développement des affaires. Le conseil d’administration en tiendra compte dans son calendrier d’activités et son plan de communication pour 2022-2023.

Par ailleurs, plusieurs des répondants et répondantes ont accepté de fournir des témoignages qui serviront à la promotion de l’association. Ces résumés ont fait chaud au cœur de leurs collègues qui ont analysé les réponses; ils gagneront certainement à être diffusés. Entendre des rédacteurs agréés et des rédactrices agréés parler ainsi avec enthousiasme et franchise de leur profession permettra de donner une image moderne, actuelle et chaleureuse à notre association et d’élargir nos rangs!

Avez-vous déjà entendu parler du Mind Mapping ? L’Office québécois de la langue française le traduit par « cartographie conceptuelle », mais on peut aussi parler de cartographie cognitive, heuristique ou mentale. Le 18 octobre 2022, la SQRP a organisé un webinaire sur le sujet qui a réuni 72 participantes et participants. Petit aperçu de cette technique à usages multiples, autant professionnels que personnels, qui fait appel à nos deux hémisphères cérébraux en conjuguant analyse et créativité.

Illustrer le concept à l’aide d’un texte seulement semble paradoxal, puisque la cartographie fait partie de la famille des outils visuels, au même titre que les présentations, les infographies, le sketchnoting, les nuages de mots, les diagrammes ou la visualisation des données. Essayons néanmoins.

Dans le cas de la cartographie cognitive, au centre d’une page en format paysage, une bulle accueille une idée centrale. À partir de cette bulle rayonnent des branches qui se lisent dans le sens horaire, chacune portant des mots-clés ramifiant l’idée ou le sujet en autant de volets que nécessaire. En plus des mots-clés, des pictogrammes illustrent et renforcent le propos. Tony Buzan, psychologue britannique et auteur de nombreux livres sur l’apprentissage, la mémoire et le cerveau, est le créateur de cette technique. Découvrez un exemple de carte cognitive intégrée dans une affiche promotionnelle, celle de la Communauté de pratique de veille en santé et services sociaux du Québec.

Dans le cas de la cartographie conceptuelle, une question de départ figure au sommet de la page, toujours en format paysage. Les éléments de réponse sont reliés à la question à l’aide de flèches comportant des mots de liaison. Tous les concepts sont placés dans des encadrés et le tout s’agence dans un ordonnancement hiérarchique. Joseph Novak, éducateur américain et chercheur au Florida Institute for Human and Machine Cognition, a développé cette technique dans les années 1970. Découvrez un exemple de carte conceptuelle sur le site Réseau conceptuel de l’Université de Montréal, créé par André Laflamme, conseiller pédagogique.

Quelles sont les applications possibles de ces deux déclinaisons de la technique ? Elles sont très nombreuses, presque infinies. Citons-en quelques-unes : remue-méninges, structuration et gestion de projet, analyse FFOM (forces-faiblesses-opportunités-menaces), préparation, animation et suivi de réunions, planification d’une activité, d’un site Web, prise de notes, résumé d’un livre, d’une formation ou d’une conférence, préparation d’une formation, présentation d’une offre de service, etc.

Même si l’on peut exercer sa créativité en réalisant une carte à la main, on voudra assez rapidement passer à une qualité professionnelle. L’offre logicielle s’avère très diversifiée. Pour en avoir un bon aperçu, consultez le site de Philippe Boukobza sur les outils visuels.

Quels sont les avantages de ces deux techniques ? Elles offrent une vision à la fois globale et détaillée en une seule page et clarifient la pensée tout en établissant des liens entre les éléments. Ce faisant, elles permettent de mieux comprendre, de mieux mémoriser l’information, et soutiennent la construction de nouvelles connaissances. Elles favorisent l’équilibre entre les différents volets d’un sujet et constituent un antidote à la surabondance d’information, puisqu’elles font coexister synthèse et précision. Des atouts précieux pour les travailleurs et les travailleuses du texte, ainsi que pour leur clientèle.

Par Catherine Houtekier, M.B.S.I., réd. a.

À l’occasion de la cérémonie de remise des titres d’agrément, le 14 juin dernier, Josée Boudreau, réd. a. et membre du CA de la SQRP, s’est entretenue avec André d’Orsonnens, cofondateur, président du conseil et chef de la direction de Druide informatique (Antidote et Tap’Touche) et président du conseil des Éditions Druide. Rencontre avec un homme passionné, passionnant et plein d’humour! 

La première question de notre collègue Josée Boudreau a porté sur la création du logiciel Antidote. Pour y répondre, André d’Orsonnens a d’abord exposé la genèse des logiciels de correction, à la fin des années 80. Ainsi, le premier véritable correcteur grammatical, un produit de conception québécoise qui a eu un succès international, était Hugo, un logiciel de deuxième génération. Les applications précédentes consistaient essentiellement en des banques de mots, qui permettaient seulement une vérification orthographique. Ce type d’applications s’est amélioré avec le Correcteur 101, lui aussi conçu au Québec, le premier logiciel de troisième génération capable d’analyser la phrase entière et donc d’effectuer des relations entre les mots.

La naissance d’Antidote

Dans les années 90, André d’Orsonnens travaillait comme avocat spécialisé en litiges, dans un cabinet comptant une centaine d’avocats et d’avocates. Un de ses amis d’enfance, Éric Brunelle, informaticien chez Correcteur 101, l’a approché avec un projet de logiciel sur la langue française.

Pour celui-ci, la question fondamentale était de se distinguer des produits déjà sur le marché, comme le Correcteur 101, les dictionnaires Larousse et Robert sur cédérom, les logiciels de conjugaison, etc. L’idée est venue aux deux complices de créer une nouvelle catégorie de logiciels qui allait fédérer l’ensemble des outils dans une seule application.

C’est ainsi qu’est né Antidote en 1996. Ce logiciel d’aide à la rédaction du français a connu aussitôt un grand succès au Québec. À ce sujet, le président de Druide informatique est fier d’avoir fait mentir la maxime qui dit que nul n’est prophète en son pays! Par la suite, Antidote a été lancé en France, en Belgique et en Suisse, obtenant là aussi un accueil exceptionnel.

André d’Orsonnens a tenu à souligner l’apport essentiel de tous les utilisateurs et utilisatrices d’Antidote qui, au fil des ans, ont transmis leurs commentaires et leurs suggestions : « Nous sommes continuellement à l’écoute des besoins des usagers d’Antidote. » À cet égard, il a d’ailleurs remercié Carlos del Burgo, réd.a., de l’Université Concordia, qui participait à l’événement de la SQRP. Ces contributions sont très utiles pour mieux comprendre les besoins de la clientèle et adapter le produit.

Des fonctionnalités sous-utilisées

Interrogé sur les fonctions moins connues d’Antidote, André d’Orsonnens répond d’emblée qu’il s’agit des divers jeux de réglage des paramètres du logiciel. On peut, par exemple, donner un genre à des mots, tels « je », « nous », etc., afin que le correcteur fasse des ajustements en conséquence pour adapter un texte existant.

Une foule d’adaptations sont aussi possibles avec les réglages, selon les aptitudes et des besoins : langage familier, alerte sur les québécismes, homophones (par exemple, balade et ballade), etc. André d’Orsonnens suggère d’ailleurs à l’auditoire de consacrer une vingtaine de minutes pour explorer ces fameux réglages.

Autre fonction moins connue : chacun des mots apparaissant dans les pages d’Antidote est cliquable, même si les hyperliens n’apparaissent pas, et mène aux dictionnaires. Certaines personnes découvrent au fur et à mesure les richesses du logiciel, s’intéressant par exemple au correcteur, puis à la dizaine de dictionnaires inclus dans le logiciel. « Antidote est un ami qui ne se fatigue jamais! », s’amuse à dire André d’Orsonnens.

Une palette infinie de talents

« Le plus grand actif de Druide, ce n’est pas Antidote, ce n’est pas TapTouche, ce sont les gens », affirme-t-il. L’entreprise compte une centaine de personnes aux profils variés, dont certaines effectuent un véritable travail de moine. Druide est un employeur de choix pour qui aime la langue française. Il emploie des gens très diplômés, en linguistique, informatique, etc., souvent référés par des professeurs d’université. On ne sera pas étonné d’apprendre que le roulement de personnel y est très bas… ni surpris non plus de savoir que Druide entretient une collaboration étroite avec l’OQLF.

La rigueur est de mise chez Druide, rappelle André D’Orsonnens, tout en signalant que « rigoureux » ne rime pas avec « téteux » mais avec « méticuleux »! Il faut prendre le temps de faire bien les choses, surtout lorsqu’on s’est donné une mission importante : aider les gens à écrire avec plaisir et assurance.

Redonner à la communauté universitaire

Pour célébrer les 20 ans d’Antidote, Druide a tenu à faire un don important à l’Université de Montréal, une institution où ont étudié quatre des cinq actionnaires de l’entreprise. Celle-ci a donc accordé un million de dollars sur cinq ans à l’UdeM pour la création d’une chaire de recherche informatique sur l’apprentissage profond, une sorte d’intelligence artificielle. De ce don, 20 000 $ a pris la forme d’une bourse d’études dans ce domaine de recherche.

L’an dernier, à l’occasion des 25 ans d’Antidote, Druide a également remis un million de dollars à l’UQAM pour créer une chaire de recherche en orthopédagogie. Une bourse de 25 000 $ est aussi destinée à quelqu’un étudiant dans cette discipline.

Des statistiques alarmantes

Souhaitant également s’attaquer à certains grands enjeux de société, André d’Orsonnens, qui siège au conseil d’administration de la Fondation pour l’alphabétisation, a présenté quelques statistiques alarmantes afin de sensibiliser les personnes présentes à ce sujet. Au Québec, une personne sur deux a de faibles compétences en littératie, ce qui signifie qu’elle ne sait pas lire ou peine à le faire. Quant aux gens nés à l’extérieur du Canada, ce pourcentage est d’une personne sur cinq en raison, souvent, de la barrière de la langue. D’ailleurs, dans cette catégorie, la moitié a des problèmes d’apprentissage.

Pour y remédier, M. d’Orsonnens est convaincu que le français représente l’une des matières les plus importantes à l’école, puisque c’est sa maîtrise qui permet ensuite de mieux comprendre les autres. Pour lui, l’un des meilleurs moyens pour y parvenir repose sur la lecture en bas âge. C’est pourquoi il s’émerveille devant le projet La lecture en cadeau, une initiative de la Fondation sur laquelle il siège.

« Il faut intervenir auprès des enfants le plus tôt possible, explique-t-il. Les orthopédagogues sont des professionnels très importants pour soutenir les enfants rencontrant des difficultés ».

Pour conclure

Merci, André, pour ce partage fort enrichissant. Grâce à vous, nos collègues réd. a. comprendront désormais mieux l’historique de leur logiciel chouchou et pourront en tirer des bénéfices encore plus grands!

Bonne nouvelle pour le milieu langagier : l’Office québécois de la langue française (OQLF) vient de lancer, en version bêta, la Vitrine linguistique, qui regroupe ses outils. Cette plateforme permet d’effectuer une recherche simultanée dans la Banque de dépannage linguistique (BDL) et le Grand dictionnaire terminologique (GDT), deux ressources bien connues des réd. a. La Vitrine linguistique offre aussi de nouvelles fonctionnalités : filtres, suggestions de requêtes similaires, historique de recherche, etc. Puisqu’il s’agit d’une version bêta, les utilisateurs et utilisatrices peuvent commenter la nouvelle interface en vue de l’améliorer. Découvrez-la vite!
En plus de la rédaction et de la révision, plusieurs membres de la SQRP offrent des services de formation dans le cadre de centres spécialisés. Ainsi, Martine Grenier, membre du conseil d’administration, donne une formation sur l’écriture épicène pour le Grenier. Line Gosselin, également membre du conseil, collabore avec le Centre de communication écrite de l’Université de Montréal. Silvana Nahman, de son côté, propose des formations en rédaction d’affaires dans plusieurs centres reconnus. Quant à Yann Fortier, il présente chez Infopresse des formations portant sur la rédaction, le storytelling et le logiciel Antidote. S’il faut en croire le Répertoire des membres de la SQRP, d’autres collègues réd. a. sont également formateurs, comme Denis Dion, Frédéric Norton-Poulin, André Sénécal et sans doute plusieurs autres. Si c’est votre cas, faites-le-nous savoir.

À qui la faute?
Faites-vous davantage d’erreurs en écrivant qu’auparavant? Si vous répondez par l’affirmative, l’article de la journaliste de La PresseRose-Aimée Automne T. Morin vous expliquera pourquoi!

Balado, courriel, divulgâcher… Les québécismes au secours de la langue française!
Cet article est publié par le Projet Voltaire, un service en ligne de formation à la maîtrise de l’expression et de l’orthographe. Cet organisme français compte plus de 7 millions d’utilisateurs, dont 5000 établissements d’enseignement et 1600 entreprises.

Jeux linguistiques de la Francofête
Parviendrez-vous à résoudre les anagrammes complètement décalées et à déjouer le miroir déformant? Une activité ludique offerte par l’OQLF.