La cartographie cognitive ou conceptuelle : une technique créative au service de la synthèse et de la mémoire 

Avez-vous déjà entendu parler du Mind Mapping ? L’Office québécois de la langue française le traduit par « cartographie conceptuelle », mais on peut aussi parler de cartographie cognitive, heuristique ou mentale. Le 18 octobre 2022, la SQRP a organisé un webinaire sur le sujet qui a réuni 72 participantes et participants. Petit aperçu de cette technique à usages multiples, autant professionnels que personnels, qui fait appel à nos deux hémisphères cérébraux en conjuguant analyse et créativité.

Illustrer le concept à l’aide d’un texte seulement semble paradoxal, puisque la cartographie fait partie de la famille des outils visuels, au même titre que les présentations, les infographies, le sketchnoting, les nuages de mots, les diagrammes ou la visualisation des données. Essayons néanmoins.

Dans le cas de la cartographie cognitive, au centre d’une page en format paysage, une bulle accueille une idée centrale. À partir de cette bulle rayonnent des branches qui se lisent dans le sens horaire, chacune portant des mots-clés ramifiant l’idée ou le sujet en autant de volets que nécessaire. En plus des mots-clés, des pictogrammes illustrent et renforcent le propos. Tony Buzan, psychologue britannique et auteur de nombreux livres sur l’apprentissage, la mémoire et le cerveau, est le créateur de cette technique. Découvrez un exemple de carte cognitive intégrée dans une affiche promotionnelle, celle de la Communauté de pratique de veille en santé et services sociaux du Québec.

Dans le cas de la cartographie conceptuelle, une question de départ figure au sommet de la page, toujours en format paysage. Les éléments de réponse sont reliés à la question à l’aide de flèches comportant des mots de liaison. Tous les concepts sont placés dans des encadrés et le tout s’agence dans un ordonnancement hiérarchique. Joseph Novak, éducateur américain et chercheur au Florida Institute for Human and Machine Cognition, a développé cette technique dans les années 1970. Découvrez un exemple de carte conceptuelle sur le site Réseau conceptuel de l’Université de Montréal, créé par André Laflamme, conseiller pédagogique.

Quelles sont les applications possibles de ces deux déclinaisons de la technique ? Elles sont très nombreuses, presque infinies. Citons-en quelques-unes : remue-méninges, structuration et gestion de projet, analyse FFOM (forces-faiblesses-opportunités-menaces), préparation, animation et suivi de réunions, planification d’une activité, d’un site Web, prise de notes, résumé d’un livre, d’une formation ou d’une conférence, préparation d’une formation, présentation d’une offre de service, etc.

Même si l’on peut exercer sa créativité en réalisant une carte à la main, on voudra assez rapidement passer à une qualité professionnelle. L’offre logicielle s’avère très diversifiée. Pour en avoir un bon aperçu, consultez le site de Philippe Boukobza sur les outils visuels.

Quels sont les avantages de ces deux techniques ? Elles offrent une vision à la fois globale et détaillée en une seule page et clarifient la pensée tout en établissant des liens entre les éléments. Ce faisant, elles permettent de mieux comprendre, de mieux mémoriser l’information, et soutiennent la construction de nouvelles connaissances. Elles favorisent l’équilibre entre les différents volets d’un sujet et constituent un antidote à la surabondance d’information, puisqu’elles font coexister synthèse et précision. Des atouts précieux pour les travailleurs et les travailleuses du texte, ainsi que pour leur clientèle.

Par Catherine Houtekier, M.B.S.I., réd. a.