Actualités
- 21 avril 2020
Il y a quelques mois, j’ai reçu par la poste un document dûment plié malgré la timide exhortation qui suppliait le facteur d’en réfréner l’envie. « Peu importe! », ai-je pensé en ouvrant avec une joie sauvage l’enveloppe contenant mon diplôme de graphiste.
Ce modeste bout de papier confirmait en grande pompe la fin de cinq longues années à passer la majeure partie de mes temps libres avec un ordinateur portable sur les genoux tout en maudissant cette impulsion qui m’avait poussée à m’inscrire pour le plaisir à une attestation d’études collégiales en graphisme au collège Ahuntsic.
Finis les exercices et travaux complexes au moyen de logiciels comprenant des millions de combinaisons de fonctions encore plus complexes, le dos courbé sur un écran de 13 pouces, assise dans un divan trop mou à rater toutes les séries de l’heure. Mon salon pourrait enfin retrouver sa fonction initiale de havre de paix dans le tumulte de mon quotidien. En résumé, j’étais ivre de liberté.
La rédaction au temps du coronavirus
Puis arriva la situation que vous connaissez… COVID-19 oblige, je me suis retrouvée de nouveau enchaînée à ce même portable, le dos courbé dans ce divan trop mou, à la différence que ma sentence se déroule maintenant en mode télétravail pendant les heures ouvrables… Bien sûr, je reconnais que ma position est tout de même enviable. Je dirais même plus que je suis bénie des dieux de pouvoir continuer à pratiquer mon métier dans le « confort » de mon foyer. Je le sais et j’en remercie quotidiennement la providence (tout en lui soufflant à l’oreille qu’un retour à la normale dans un délai raisonnable mais rapide contribuerait encore plus à maintenir sa bonne réputation).
Passé le choc de cette crise planétaire qui nous touche autant à titre personnel que professionnel (et après avoir fait ma provision réglementaire de pâtes alimentaires et de papier hygiénique…), je me suis retroussé les manches et ai secoué mes neurones pour qu’elles retombent dans les bonnes cases.
Rien ne m’empêche de faire mon travail de chez moi! me suis-je convaincue. En plus, je serai prémunie contre les « dangers » du travail à domicile, les ayant listés avec humour de long en large dans mon Guide impertinent du rédacteur : pas de Netflix, seulement des visites contrôlées au réfrigérateur, une douche chaque matin et des habits de ville propres avant d’ouvrir la boutique!
Un nouveau quotidien s’installe
Puis les demandes habituelles de révision et de rédaction ont commencé à m’être acheminées par les membres de mon organisation (nombreux à me nommer « Réda » en hommage à mon titre de rédactrice agréée).
Tout en gardant un oeil sur les nouvelles catastrophiques, je me suis attelée à la tâche avec application.
Un message corporatif à écrire? Certainement! Laisse-moi quelques minutes pour y penser et je te ponds quelque chose.
Un communiqué à réviser? Bien sûr!
Hum… Je ne vais faire qu’une seule lecture sur papier, ai-je pensé. Avec cette nouvelle imprimante intelligente dont la seule intelligence consiste à refuser toute cartouche autre que les siennes vendues à prix d’or, qui sait quand je pourrai me fournir lorsque celle-ci aura craché tout son fiel? Après tout, on me répète depuis des années que je peux très bien réviser à l’écran (malgré les réserves que j’ai insérées noir sur blanc dans mon guide).
Les conséquences des circonstances
Ayant retourné le communiqué dûment révisé à mon collègue, j’eus un hoquet en voyant le résultat sur le fil de presse :
Plus d’une trentaine de compagnies ont déjà offert leur aide. Certaines ont été qualifiés de services essentiels…
Non! Pourquoi avait-il ajouté cette phrase sans me faire relire une deuxième version?
Inquiète, j’entrepris de relire l’ensemble du communiqué pour lui signaler toute autre nouvelle coquille devant être rattrapée. Sans surprise, j’en ai trouvé une… de mon cru! Un vilain « du » oublié qui avait échappé à ma légendaire vigilance.
On respire, on garde son calme! Voilà simplement le résultat de mon « trouble d’adaptation » au télétravail. J’ai toujours eu l’habitude d’omettre les particules en tout genre. Rien de nouveau. Sur papier, je l’aurais vu ce fichu du!
Rassérénée, j’ai repris ma carrière de rédactrice, gonflée d’une motivation à toute épreuve.
Un autre communiqué se présenta sur la chaîne de montage. Au diable la cartouche d’encre et faisons une révision traditionnelle sur papier!
Confiante en ma révision, je transmis le résultat à ma collègue, mais lui offris généreusement un peu plus tard d’y ajouter une citation extraite d’une allocution pour un dignitaire sur laquelle je travaillais. Elle accepta avec enthousiasme. Voilà qui aurait un effet boeuf dans son communiqué!
Une coquille après l’autre…
Quelques heures plus tard, je vis ce communiqué diffusé avec grandiloquence dans le fil de presse avec, dans ma citation ajoutée, la perle suivante :
… nos employés demeurent à votre service avec le concourt de l’équipe…
J’en étais à chercher l’orthographe du mot « hara-kiri » pour ma lettre d’adieu quand arriva dans ma boîte de réception un message encourageant de notre plus haut dirigeant. Et quand je dis « encourageant », ce n’est pas seulement sur le plan de la teneur mais aussi pour ce que j’y ai lu :
…qui prennent le relai en…
Puis, dans les heures suivantes, je me mis à remarquer coquille sur coquille dans toutes les sources d’information que je consultais! Même les plus rigoureuses!
Les rédacteurs et rédactrices sont humains
Et pourquoi pas? Tous les rédacteurs et rédactrices de ces sources prennent place dans le même bateau. Notre 100 % en mesures d’urgence ne correspond peut-être pas au 100 % de n’importe quel mardi après-midi d’avant, mais nous pouvons être fiers de continuer à ramer. Accordons-nous, tout comme aux autres rameurs, un brin d’indulgence tant que durera la crise.
Après trois semaines d’apathie les soirs de semaine à enfiler les rangs d’un tricot rose qui sera certainement trop petit ou trop grand au bout du compte, j’ai ressenti de nouveau cette envie furieuse de m’exprimer sur notre métier. Je considère que c’est un très bon signe et vous souhaite d’avoir également renoué avec ce qui vous faisait auparavant vibrer.
Quoi de mieux pour conclure que de répéter avec conviction que « ça va bien aller » (que, dans un moment de fatigue, je me surprendrai peut-être à écrire « sa va bien allé »)!
Chargée de communications et membre du conseil d’administration de la SQRP, Josée Boudreau se spécialise dans la rédaction et la révision de communiqués, d’allocutions, de publications et autres pour un arrondissement montréalais. Parallèlement, elle se plaît à encourager et à soutenir la relève, ce qui lui a inspiré l’écriture du Guide impertinent du rédacteur, publié en 2019 aux éditions au Carré.
- 24 mars 2020
[vc_row][vc_column][vc_message message_box_color=”alert-warning” icon_type=”pixelicons” icon_pixelicons=”vc_pixel_icon vc_pixel_icon-alert”]Le conseil d’administration de la SQRP reporte sine die les activités qu’il avait planifiées pour ce printemps à Montréal, à Québec et sur le Web. C’est le cas bien entendu de notre assemblée générale annuelle, prévue pour le 1er avril 2020. Une nouvelle date sera annoncée dès que la situation le permettra.[/vc_message][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width=”2/3″][vc_column_text]
Travail de nos bénévoles
Entretemps, nos bénévoles continuent la correction des examens d’agrément de 2020. Le conseil poursuit son engagement à promouvoir le titre de réd. a., ainsi qu’à organiser de nouvelles activités de formation et de réseautage qui seront offertes lorsque les circonstances seront plus favorables.[/vc_column_text][/vc_column][vc_column width=”1/3″][vc_single_image image=”4455″ img_size=”medium”][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
La communauté des réd. a. en ligne
Notre équipe est consciente que, pour plusieurs d’entre vous, employés ou pigistes, cette période de ralentissement économique pose aussi des problèmes financiers. Vous trouverez sur nos pages Facebook et LinkedIn des articles pour vous aider à faire face à cette conjoncture. Si vous souhaitez partager des informations avec les membres de la SQRP à cet égard, ou sur tout sujet pouvant intéresser nos membres, ces deux lieux sont bien sûr à votre disposition.
Pensez aux petits plaisirs
Toutes et tous, nous traversons des temps difficiles où nous devons rebâtir nos repères, conserver notre équilibre et éviter de trop penser à l’avenir. Pour nous aider, nous pouvons heureusement compter sur notre famille et sur nos réseaux personnels et professionnels. Et aussi, sur tout ce qui nous fait du bien : pour certaines personnes, il s’agira de lecture, de musique, de films ou de jeux de société; pour d’autres, ce sera plutôt de faire du sport, de la méditation ou de la cuisine. Bref, voici l’occasion de trouver ou de retrouver les petits et grands plaisirs de la vie chez soi!
Prenez soin de vous et de votre entourage. En respectant les consignes sanitaires, nous sortirons plus rapidement de la situation!
Bien cordialement,
Marie-Noël Pichelin, réd. a.
Présidente de la SQRP
Au nom des membres du conseil d’administration : Louise Boulet, Line Gosselin, Martine Grenier, Jean-François Major et Renée Senneville[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]
- 11 février 2020
Par Martine Grenier, réd. a., rév.
Connaissez-vous l’orthographe rectifiée? L’utilisez-vous? Lorsque je pose cette question à mes clients ou aux participants des formations que je donne, je constate que peu de gens connaissent ou même utilisent les nouvelles graphies de la langue française. Pourquoi? Serait-ce parce que le changement fait peur? En fait, il faut comprendre que notre langue est riche et complexe et que les exceptions abondent. Alors, lorsqu’on suggère de revoir notre façon d’écrire quelque 5 000 mots, il est facile d’en perdre son latin.
Mais pourquoi devrait-on adopter l’orthographe rectifiée, vous demandez-vous?
Parce que la langue évolue
Darwin disait : « Les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes ni les plus intelligentes, mais bien celles qui s’adaptent aux changements ». Chaque année, de nouveaux mots entrent dans les dictionnaires reflétant les tendances et réalités de notre société (flexitarien, hypersexualisation, féminicide, etc.). Si la société évolue, ses mots doivent la suivre! Pensez simplement au terme « clef » qui s’écrit aussi « clé ». De nos jours, on peut encore écrire une « clef de sol », mais écririez-vous une « clef USB »?
Les rectifications de l’orthographe ont été adoptées pour simplifier certaines graphies ou supprimer des anomalies, des exceptions et des irrégularités de l’orthographe française. C’est sûr qu’il est difficile de concevoir le mot « igloo » avec un « u » (iglou), mais il faut comprendre que le son « ou » en français s’écrit « ou » et non « oo ». Ce dernier provient de l’anglais. Alors pourquoi n’écrirait-on pas « zoo » avec un « u » en orthographe rectifiée? Parce qu’il faut prononcer ce mot avec une finale en « o ». On parle d’un jardin zo-o-logique, alors on écrit « zoo » en orthographe traditionnelle comme en orthographe rectifiée.
Bien sûr, ces changements en font sourciller certains. Sachez toutefois qu’il y a une explication pour chaque changement proposé. On a enlevé le « i » à « ognon » pour corriger une anomalie et on a ajouté un deuxième « r » à « charriot » pour l’harmoniser avec les mots de sa famille. Enfin, « nénufar » a retrouvé son « f ». La forme avec un « ph » était une erreur étymologique intégrée possiblement en 1935.
Pour une plus grande cohérence
Ces nouvelles graphies sont regroupées selon sept grandes règles :
- les accents et le tréma
- le trait d’union et la soudure
- le pluriel régularisé
- le participe passé du verbe « laisser »
- les anomalies
- la simplification des consonnes doubles
- les recommandations générales
Il y a, bien sûr, de nouvelles exceptions, mais elles sont beaucoup moins nombreuses qu’en orthographe traditionnelle. Et il faut savoir que les rectifications ne s’appliquent pas aux noms propres ni aux marques de commerce.
Intégrées dans les outils de référence
Depuis 15 ans, la plupart des dictionnaires et outils de référence linguistiques ont intégré les nouvelles graphies. Il est même possible de régler Antidote, selon l’orthographe rectifiée. De plus, le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec reconnait la nouvelle orthographe. Un élève ou un étudiant peut alors écrire un texte en orthographe traditionnelle ou rectifiée sans être pénalisé. Bien sûr, la maitrise croît avec l’usage.
Pour en savoir plus, visitez le www.orthographe-recommandee.info ou procurez-vous le Grand vadémécum de l’orthographe moderne recommandée écrit par Chantal Contant, aux Éditions De Champlain.
Spécialiste des communications écrites, Martine Grenier conçoit des textes clairs et concis ou réécrit et révise divers documents professionnels principalement pour les grandes entreprises (Hydro-Québec, Ville de Montréal, etc.). Entre deux mandats, elle offre de l’accompagnement individuel en français écrit et donne des formations en entreprise.
- 4 février 2020
Bien qu’incontestablement difficile à vivre, l’échec n’en constitue pas moins l’un des moyens d’apprentissage les plus efficaces qui soient. Le web regorge d’ailleurs de témoignages de personnalités, entrepreneurs à succès, etc. racontant comment ils doivent leur succès non pas à leur talent exceptionnel mais bien à leur extraordinaire capacité à persévérer malgré les obstacles et les échecs rencontrés. L’auteur à succès Louise Penny n’a-t-elle pas expédié son premier manuscrit à une cinquantaine de maisons d’édition avant de recevoir une première réponse positive? D’autre part, on se rappellera que bon nombre de découvertes scientifiques découlent directement d’erreurs de la part des chercheurs.
Dans une vie antérieure, j’ai animé plusieurs sessions de développement de compétences pour des groupes de gestionnaires. Typiquement, une partie de ces formations était consacrée à la réaction à l’échec. Loin de la rumination, de la négation ou du découragement, la réaction positive à l’échec consiste à prendre le temps d’analyser ses échecs, à déterminer les causes ayant mené à l’échec, à prendre des mesures pour éviter la répétition de ses erreurs et ultimement, à apprendre au maximum de ces expériences négatives.
De meilleurs gestionnaires
Lorsque les gestionnaires étaient amenés à réfléchir sur leurs échecs passés, tous s’entendaient généralement pour dire que ces échecs avaient été le point de départ de certains de leurs plus importants apprentissages et par conséquent, s’étaient avérés des moteurs d’avancement de leurs carrières. L’abondante littérature consacrée au leadership confirme d’ailleurs que les meilleurs gestionnaires sont souvent ceux ayant vécu de grands échecs dans le passé. Ce sont aussi des gestionnaires généralement plus appréciés de leurs employés; un patron ayant vécu des échecs aura probablement une attitude plus compréhensive envers ceux qui rencontrent aussi des difficultés.
Certaines pistes de réflexion afin de mieux vivre avec ses échecs et ses erreurs
- Êtes-vous en mesure d’aller chercher toutes les données qui vous permettront de penser clairement à propos d’une situation difficile?
- Avez-vous le sentiment que votre rôle exige que vous ne fassiez jamais d’erreurs?
- Pouvez-vous faire la distinction entre le blâme de soi (attribuer ses difficultés à sa propre personnalité) et la prise de responsabilité (attribuer ses difficultés à des erreurs de comportement ponctuelles, précises et modifiables)? Cette dernière manière de voir les choses est bien entendu la plus productive!
Que l’on soit rédacteur, professeur ou gestionnaire, rencontrer des obstacles, commettre des erreurs ou vivre des échecs se situe dans l’ordre normal des choses et fait partie du bagage d’expérience de toute personne; à chacune de choisir comment elle va y réagir et tirer le meilleur parti de ces aventures!
Sandra Cusson est psychologue organisationnelle et rédactrice agréée de la SQRP. Possédant de nombreuses années d’expérience dans les domaines de la consultation, de la recherche et du développement de contenus, elle offre maintenant ses services en tant que rédactrice à la pige.
www.sandracusson.com
- 27 janvier 2020
Par Stéphanie Dupuis, réd. a.
Lors du cocktail des fêtes de la SQRP, j’ai eu l’occasion d’échanger avec des gens cultivés, passionnés de leur métier d’artisan des mots. Comme toujours, j’apprécie ces rencontres riches et engagées. Mais cette fois, j’en suis ressortie avec un petit plus : une conversation est demeurée particulièrement vive à mon esprit et m’a mené à actualiser et à affiner mon opinion à propos de l’importance des mots.
Ainsi pendant la soirée, une collègue me partageait son désir de rédiger davantage dans le cadre de son travail. Le maniement des mots et des idées lui manquait et elle l’avait donc mentionné à sa gestionnaire. Quelle ne fut pas sa surprise de l’entendre lui répondre que l’exercice de l’écriture était désuet et voué à une extinction. On a continué à échanger et à discuter du sujet, puis on a glissé vers d’autres thèmes… Mais de retour chez moi, la question est revenue me hanter : l’écriture est-elle réellement vouée à l’extinction?
La rédaction malmenée sur le Web
À titre d’experte en communication et en marketing, je suis effectivement obligée d’admettre que la réputation de l’écriture est mise à mal. On partage les articles à cause du sensationnalisme d’un titre — et on se fout bien des nuances (ou l’absence de ces dernières) que fait l’auteur deux paragraphes plus bas. On évalue que le trafic du Web est largement dominé par la vidéo; certaines prévisions vont jusqu’à 80 % en 2021! Pour arriver à convaincre et à vendre : on raccourcit la longueur des textes, on use de stratagèmes pour attirer l’œil… Bref, je comprends très bien le raisonnement de la gestionnaire de ma collègue rédactrice qui lui annonce la mort de l’écriture. Mais est-ce que j’y crois?
Oui et non. [Les arguments pour nuancer le titre s’en viennent.] Oui, nous disposons de moins en moins de temps en promotion, en vente et en marketing – particulièrement sur le Web – pour « accrocher » un lecteur. Dans ce contexte particulier, je suis en accord avec l’idée que le texte va [misère!] continuer de céder la place aux autres supports : images, vidéos, sons, odeurs, etc. Ces méthodes d’expression se sont effectivement démocratisées; elles sont encore neuves, attrayantes et si faciles d’approche… Sans compter qu’elles sont, dans une certaine mesure, universelles et sans barrières [de langues]. On n’a certainement pas fini de les explorer et de les exploiter.
L’écriture : incontournable vecteur pour communiquer la science
Mais, je suis d’avis que ces mêmes méthodes ont une limite dans le partage et l’expression fine de concepts. L’écriture demande certes un peu plus de curiosité, de discipline et de persévérance, mais, sans les mots, comment Stephen Hawkins aurait-il pu communiquer avec justesse et précision la complexité des lois d’astrophysique?
Et qu’adviendrait-il si plus personne ne vulgarisait par écrit les récentes avancées de la science? Si on ne faisait plus que des clips de 30 secondes pour décrire les phénomènes complexes? Je crois que nous assisterions notamment à de la désinformation, à un recul collectif de conscience. [Ce qui n’est pas sans rappeler la culture actuelle du Web!]
Indispensable pour la mémoire collective
J’éprouve le même sentiment pour les domaines de la poésie, de l’art et même de l’art visuel… Sans les mots, comment expliquer une œuvre, décrire le contexte de sa création et de son passage dans le temps?
Bref, je ne partage pas du tout l’idée que l’écriture va mourir. Comme pour la parole qui se transforme, se défait et se refait depuis 40 000 ans, l’écriture va poursuivre son jeune parcours de 5000 ans… Mais je ne crois pas qu’on ait fini d’exploiter sa richesse et sa valeur.
Envie de poursuivre cette réflexion? Je vous attends au prochain événement de la SQRP!
Actuaire de formation, Stéphanie Dupuis oeuvre en communication et en développement des affaires depuis 20 ans auprès d’institutions financières, de firmes conseils, de PME et d’organisations en innovation sociale. Elle agit à titre de coach, de formateur et de conseiller pour diriger un projet particulier ou pour assumer la direction des communications des clients.
- 14 janvier 2020
Par Sandra Cusson, M. Ps., réd. a.
Disons-le d’emblée : les entreprises ont tendance à souffrir de schizophrénie; d’une part, la documentation officielle, l’image publique, le site web, etc. présentent une vision, une mission, des valeurs et un plan stratégique, le tout fort bien écrit, ficelé et attrayant. C’est très bien ainsi; une entreprise, tout comme un individu, doit faire ses devoirs, développer sa marque et présenter sa meilleure image à son environnement externe. On appelle cela des relations publiques ou, si l’on vise un auditoire interne, des relations avec les employés. Dans le monde de l’internet, des sites web et des communiqués officiels, on retrouve une information précieuse, soit comment l’entreprise souhaite être perçue, un peu comme vous le faites par l’entremise de votre page Facebook ou de votre compte Instagram.
Entre l’image et la réalité
Toutefois, la réalité est parfois différente, voire tellement différente qu’on pourrait croire que l’on s’est attardé à décrire exactement l’opposé de ce que l’entreprise est réellement… C’est souvent ce que l’on découvre en faisant connaissance avec une organisation de l’intérieur… Il ne s’agit pas d’une calamité ou d’un fait d’exception mais bien de l’ordre normal des choses du monde dans lequel nous vivons. Dans le même ordre d’idées, la distinction entre organigramme formel (les responsabilités et les liens hiérarchiques établis) et organigramme informel (les réseaux non officiels d’influence) est une notion classique en psychologie des organisations.
L’impact de cette double réalité sur le travailleur pigiste
D’abord, il importe de prendre en compte cette double réalité et de s’y adapter. La première phase de tout mandat de consultation est de s’assurer de bien comprendre pourquoi on veut faire appel à nos services : Quel est le besoin que cette organisation souhaite vous voir prendre en charge? Dans le domaine de la création de contenus, l’objectif est fréquemment lié à l’amélioration de l’image de l’entreprise ou à la communication de valeurs. Bien que parfois ardue, la clarification et la précision du mandat constitue une étape essentielle, où des qualités comme l’écoute, la recherche d’information et la capacité d’adaptation s’avèrent bien utiles.
L’importance de valider ses premières impressions
La seconde étape est de valider sa propre compréhension auprès du client, ce qui constitue un exercice en soi, puisque le fait d’entendre la perception d’une personne extérieure à l’organisation pourra parfois engendrer des réajustements quant au discours ou au mandat souhaité.
Les organisations étant des entités complexes, prendre le temps nécessaire afin de bien cerner le mandat et les enjeux qui y sont reliés n’est jamais une perte de temps. Combien de fois une situation qui, au premier coup d’œil, semblait toute simple s’est-elle avérée beaucoup plus complexe après que l’on ait pris le temps d’en discuter plus à fond? Et pour un consultant, mieux vaut le savoir plus tôt que trop tard!
Sandra Cusson est psychologue organisationnelle et rédactrice agréée de la SQRP. Possédant de nombreuses années d’expérience dans les domaines de la consultation, de la recherche et du développement de contenus, elle offre maintenant ses services en tant que rédactrice à la pige.
www.sandracusson.com