LE MÉTIER | L’échec : une voie royale vers l’apprentissage

Bien qu’incontestablement difficile à vivre, l’échec n’en constitue pas moins l’un des moyens d’apprentissage les plus efficaces qui soient.  Le web regorge d’ailleurs de témoignages de personnalités, entrepreneurs à succès, etc. racontant comment ils doivent leur succès non pas à leur talent exceptionnel mais bien à leur extraordinaire capacité à persévérer malgré les obstacles et les échecs rencontrés.  L’auteur à succès Louise Penny n’a-t-elle pas expédié son premier manuscrit à une cinquantaine de maisons d’édition avant de recevoir une première réponse positive?  D’autre part, on se rappellera que bon nombre de découvertes scientifiques découlent directement d’erreurs de la part des chercheurs.

Dans une vie antérieure, j’ai animé plusieurs sessions de développement de compétences pour des groupes de gestionnaires.  Typiquement, une partie de ces formations était consacrée à la réaction à l’échec.  Loin de la rumination, de la négation ou du découragement, la réaction positive à l’échec consiste à prendre le temps d’analyser ses échecs, à déterminer les causes ayant mené à l’échec, à prendre des mesures pour éviter la répétition de ses erreurs et ultimement, à apprendre au maximum de ces expériences négatives.

De meilleurs gestionnaires

Lorsque les gestionnaires étaient amenés à réfléchir sur leurs échecs passés, tous s’entendaient généralement pour dire que ces échecs avaient été le point de départ de certains de leurs plus importants apprentissages et par conséquent, s’étaient avérés des moteurs d’avancement de leurs carrières.  L’abondante littérature consacrée au leadership confirme d’ailleurs que les meilleurs gestionnaires sont souvent ceux ayant vécu de grands échecs dans le passé.  Ce sont aussi des gestionnaires généralement plus appréciés de leurs employés; un patron ayant vécu des échecs aura probablement une attitude plus compréhensive envers ceux qui rencontrent aussi des difficultés.

Certaines pistes de réflexion afin de mieux vivre avec ses échecs et ses erreurs

  • Êtes-vous en mesure d’aller chercher toutes les données qui vous permettront de penser clairement à propos d’une situation difficile?
  • Avez-vous le sentiment que votre rôle exige que vous ne fassiez jamais d’erreurs?
  • Pouvez-vous faire la distinction entre le blâme de soi (attribuer ses difficultés à sa propre personnalité) et la prise de responsabilité (attribuer ses difficultés à des erreurs de comportement ponctuelles, précises et modifiables)?  Cette dernière manière de voir les choses est bien entendu la plus productive!

Que l’on soit rédacteur, professeur ou gestionnaire, rencontrer des obstacles, commettre des erreurs ou vivre des échecs se situe dans l’ordre normal des choses et fait partie du bagage d’expérience de toute personne; à chacune de choisir comment elle va y réagir et tirer le meilleur parti de ces aventures!

 


Sandra Cusson est psychologue organisationnelle et rédactrice agréée de la SQRP. Possédant de nombreuses années d’expérience dans les domaines de la consultation, de la recherche et du développement de contenus, elle offre maintenant ses services en tant que rédactrice à la pige.
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