Par Jean-François Major, réd. a.
Entre le tarif indiqué au devis, le montant de la facture finale, et l’argent qu’on a réellement gagné une fois le travail terminé, il peut y avoir un monde de différence. Pour mesurer la rentabilité d’un projet, le taux horaire effectif est un outil indispensable. C’est également un précieux guide pour identifier les mandats à prioriser et découvrir si certains clients ne sont peut-être pas de « si bons clients » que ça. En voici les grandes lignes.
Comment calculer le taux horaire effectif
Même si votre tarification est basée au mot ou au feuillet, toute minute passée à travailler sur un projet devrait être comptabilisée — y compris l’envoi courriel d’une seule phrase ou le bref échange téléphonique. S’équiper d’un outil de gestion de temps de type horodateur (le bon vieux punch-clock) est un moyen rapide et efficace d’enregistrer les efforts investis. Par la suite, des rapports permettent de savoir précisément combien de temps a été passé sur un projet.
Divisez le montant final de la facture (avant taxes applicables) par le nombre d’heures réelles travaillées pour un mandat. Le résultat est votre taux horaire effectif, le « montant à l’heure » que vous avez réellement gagné en retour de votre temps.
$ facturé / temps travaillé = Taux horaire effectif
Si ce taux est égal ou supérieur à ce que vous visez comme tarif, c’est que le projet a été rentable. S’il est inférieur, ça mérite de passer le travail en revue et de découvrir pourquoi il a fallu plus de temps que prévu.
Comparer le taux horaire effectif entre différents clients
Cet exercice peut également servir à évaluer si certains de vos clients sont plus profitables que d’autres. Refaites le calcul en additionnant toutes les heures travaillées pour un même client et le total des factures pour une période donnée (ex. : le mois dernier, les douze derniers mois, etc.).
Si votre taux horaire effectif est plus élevé que la moyenne chez certains clients (parce qu’ils demandent peu de corrections ou acceptent de payer un peu plus, par exemple), réfléchissez à des moyens de développer la relation d’affaires davantage : votre travail pour eux est particulièrement payant !
À l’inverse, si certains clients génèrent moins de rentabilité, ça vaut la peine d’en chercher la cause et de trouver des solutions. Le client est-il désorganisé et ses projets changent d’orientation souvent ? Insistez un peu plus sur l’importance d’une commande claire en début de mandat. Le client est éloigné et vous passez un temps fou à vous y rendre pour des rencontres ? Prévoyez des frais pour vos déplacements ou limitez les visites en entreprise. Si le taux horaire effectif est particulièrement décevant, c’est peut-être signe qu’il vaudrait carrément mieux prendre vos distances de ce client et accorder plus d’attention à vos partenaires d’affaires plus prometteurs.
Jean-François Major est un rédacteur agréé à Montréal et membre du conseil d’administration de la SQRP. Il écrit du contenu de marque utile, avec toute la rigueur et la courtoisie d’un parfait gentleman. Depuis 2013, il compte des centaines de textes et billets publiés dans La Presse, SUITE, Cahier Habitat, CASA, Yoopa, BOIRE Mixologie et Joli Joli Design.
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